THÉO AUDOIRE

Que ce soit par des vidéos ou des installations, les espaces habités et les histoires d’individus sont à l’origine des dérives fictionnelles de Théo Audoire. Un sentiment familier imprègne les références qu’il convoque et déforme dans ses créations. Pour son projet de diplôme « 5e droite », l’artiste accueillait les visiteur·euse·s dans un appartement de fonction. Les meubles stockés à l’entrée laissaient place à un détournement des murs, des papiers peints et d’un compteur électrique détenant des trésors qui se laissent entrevoir. Dans ses recherches de compositions souvent épurées, Théo Audoire introduit des éléments issus de la culture populaire. Ce déplacement contextuel interroge les énergies des lieux et objets qu’il investit.


Régulièrement présenté lors d’expositions collectives, son travail a fait l’objet d’une première exposition monographique dans le cadre « D’après une histoire vraie », exposition curatée par le pépin mû. Si Théo Audoire s’interroge jusqu’alors sur les faits domestiques, il s’est immergé pour ce projet dans l’indicible d’un environnement industriel.


Diplômé d’un DNAP à l’École des Beaux Arts de Nantes Saint-Nazaire en 2018 et d’un DNSEP à Paris en 2020, Théo Audoire vit et travaille aujourd’hui à Paris. Il est lauréat de différents prix tels que le prix Thaddaeus Ropac des Amis des Beaux-Arts de Paris (2020), le Grec Rushs (2021) ou encore Mondes Nouveaux (2021). Engagé dans l’association PREMIERS FILMS, Théo Audoire est à ce titre en résidence à Artagon (Pantin, 93) depuis septembre 2022.

LOAN NGUYEN THANH LAN

Les productions de Loan Nguyen Thanh Lan sont foisonnantes. Son attention se pose sur une multitude d’éléments immanents de notre monde, saisissant tout aussi bien des corps humains, animaux ou végétaux. D’un geste synthétique qui lui est propre, ses créations rendent compte d’une attitude, d’une texture, d’un mouvement qui nous est familier, puisque directement inspiré de notre environnement. C’est une invitation à voguer d’un continent à un autre, une balade à différentes échelles de vie finement observées. Il s’agit-là d’un point central – si ce n’est le point de départ – de son travail : son œil est affûté et taillé pour l’observation.


L’essence de sa sensibilité réside dans la pertinence de ce que son regard extrait de ses temps de contemplation. Associée à son trait épuré, la simplicité de ses illustrations captive et stimule l’imaginaire, intensément. L’abondance de l’univers de Loan, alliée à son ingéniosité, marque le début d’un curieux voyage.

Loan est diplômée d’un DSAA « Design d’illustration scientifique » de l’école Estienne en 2018 et d’un master 2 « Métiers du multimédia   interactif » à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 2019. Illustratrice indépendante spécialisée en illustration scientifique, didactique et en vulgarisation, Loan est en résidence à Openbach (Paris). En avril 2022, elle a notamment réalisé des illustrations de plantes pour le livre de Simon Klein, La Vie Sexuelle des Fleurs, aux éditions EPA.

LOUIS GUILLAUME

Louis Guillaume pose toute son attention sur l’infinité de formes que peut prendre le vivant. Les recherches matériologiques qu’il mène dans divers environnements, l’amènent à imaginer des installations in situ qui jouent avec l’environnement dans lequel il s’inscrit. Les compositions déployées sont de tailles variables, s’intéressant autant au micro qu’à des structures qui composent un paysage. À l’image d’un chasseur cueilleur, il manipule des éléments naturels régis par le cycle du vivant, auxquels il se doit d’adapter ses récoltes. Chaque saison fait place à de nouveaux matériaux et c’est avec ces temporalités que Louis décide d’accorder ses expérimentations.


Récoltées, parfois transformées, les ressources environnementales sont le point de départ de son processus de création. De ces récoltes en résulte une matière à façonner qui sera alors soumise aux gestes du jeune artiste. À travers ses installations, Louis révèle les caractéristiques plastiques des matériaux utilisés et par là-même les innombrables possibilités du vivant. Il perçoit dans son environnement, patiemment apprivoisé, des potentialités artistiques insoupçonnées.


Louis est diplômé d’un DNSEP de l’école des beaux-arts de Rennes en 2019. Intrinsèquement liée aux territoires rencontrés, sa pratique explore les formes du vivant, s’inscrivant dans des modes de création éphémères et locaux. C’est ainsi qu’en 2020, il est nommé parmi les 10 finalistes du prix COAL. Depuis, il participe à de nombreuses résidences et expositions, il a notamment présenté son travail au Centre d’art des 3CHA (Châteaugrion). En 2022, il est lauréat de la bourse Mondes nouveaux et en 2023, il est finaliste du prix du Frac Bretagne – Art Norac.

ANAS BENGHANEM

Les recherches d’Anas Benghanem puisent leurs origines dans la relation entre la machine qui reçoit et traite des informations, l’être humain et le végétal qui vont être générateurs de données.


La transcription visuelle ou sonore est ainsi le résultat de processus de création faisant interagir ses différentes entités entre elles. Certaines installations mettent physiquement en scène ces trois participants sous forme de boucle. Le·a visiteur·euse est invité·e à produire un contact tactile avec un organisme végétal. Sur le principe du rétrocontrôle biologique, différents signaux vont être reçus par une intelligence artificielle et agir sur la production visuelle. D’autres créations se présentent uniquement sous forme vidéo. À partir d’images de plantes, qu’elles soient fixes ou mouvantes, l’artiste associe une modification du code génétique à une variation du code numérique. Par la suppression ou l’injection de données étrangères, la reconnaissance des végétaux devient brouillée. Se forment ainsi des motifs inattendus qui altèrent notre vision d’une réalité en injectant, peut-être, celle de la machine. En collectant des données naturelles, qu’elles soient biologiques ou topographiques dans certains cas, Anas Benghanem interroge les différences de langages ou de modes de perception entre trois entités qui tentent de se comprendre.


Anas est diplômé du master « Création numérique » de l’université Rennes 2 en 2019. Il réalise une exposition solo à la Galerie Capsule lors du Festival Exporama (Rennes) en 2022 et est invité par le collectif Open It à Nantes en 2023. Il contribue en parallèle à la conception d’installations immersives en mapping par le biais du studio SuperBien, tel que Neocycle pour le Bright Festival en 2022.